🕷️ The Amazing Spider-Man 2 (2014) – Entre promesses, tragédies et adieux

The Amazing Spider-Man 2 (2014)

Un film dense, émotionnellement fort… et le chant du cygne d’un univers avorté

Deux ans après le succès du premier The Amazing Spider-Man, Sony revient avec un second opus, plus ambitieux, plus dramatique, et visuellement spectaculaire. Dirigé une fois encore par Marc Webb, The Amazing Spider-Man 2 devait non seulement approfondir l’histoire de Peter Parker et Gwen Stacy, mais aussi poser les fondations d’un univers étendu, avec plusieurs spin-offs envisagés (Sinister Six, Venom…).

Malgré ses qualités humaines, techniques et émotionnelles, le film est accusé de vouloir en faire trop. Il sera le dernier volet de la saga, avant que Sony ne collabore avec Marvel Studios pour intégrer Spider-Man dans le MCU.


🎬 Une ambition narrative débordante

Dès les premières scènes, The Amazing Spider-Man 2 annonce la couleur : c’est un film dense, qui veut faire progresser l’histoire de Peter, introduire de nouveaux ennemis, explorer le passé de ses parents, faire évoluer sa romance avec Gwen, et préparer le futur de la franchise.

Le résultat est un long-métrage visuellement impressionnant, rythmé, mais parfois trop chargé en intrigues parallèles, ce qui nuit à la fluidité du récit. Le film oscille entre moments de grâce et scènes d’exposition précipitées.


👨‍🎓 Peter Parker : entre responsabilité et chagrin

Dans ce second opus, Peter Parker (Andrew Garfield) est toujours Spider-Man… et il adore ça. Il sauve des civils, multiplie les blagues, enchaîne les acrobaties — il semble plus à l’aise que jamais dans son costume. Mais derrière ce masque se cache toujours un garçon rongé par les promesses non tenues, notamment celle faite à George Stacy (dans le premier film) : protéger Gwen… en s’éloignant d’elle.

Peter est déchiré entre son amour pour Gwen et la peur de la perdre, tout en essayant de comprendre ce qui est arrivé à ses parents disparus. Il enquête sur Oscorp, découvre les secrets de son père, et comprend qu’il est au cœur d’une conspiration bien plus vaste.

Andrew Garfield livre à nouveau une performance pleine d’émotion et de sensibilité, incarnant un Peter passionné, tourmenté et profondément humain.


💔 Gwen Stacy : l’âme du film

Gwen Stacy (Emma Stone), désormais diplômée et prête à partir pour Oxford, reste le cœur battant du récit. Sa relation avec Peter est complexe, magnifique, et inévitablement tragique. Emma Stone brille à nouveau par son naturel, sa détermination, et sa tendresse.

L’alchimie entre Garfield et Stone, déjà très forte dans le premier film, atteint ici son sommet. Leur romance est touchante, sincère, et douloureuse, notamment lorsqu’elle prend une tournure dramatique dans les dernières minutes du film.


⚡ Electro : lumière aveuglante, menace fragile

Le principal antagoniste du film est Max Dillon / Electro, interprété par Jamie Foxx. Employé effacé chez Oscorp, malmené par la société et obsédé par Spider-Man, il devient un être d’énergie pure après un accident impliquant des anguilles électriques.

Visuellement, Electro est spectaculaire : éclairs bleus, effets sonores stylisés, affrontements nocturnes impressionnants. Son design et son aura rappellent parfois le Docteur Manhattan de Watchmen.

Mais derrière cette imagerie, le développement du personnage reste superficiel. Max passe trop vite de la victime à la menace, et son lien avec Peter manque de profondeur. Il reste cependant un défi visuel et physique pour Spider-Man, avec des séquences mémorables (notamment à Times Square).


🧪 Harry Osborn : retour d’un ami devenu ennemi

Autre personnage important : Harry Osborn, joué par Dane DeHaan. Fils du PDG d’Oscorp, Harry revient à New York après la mort imminente de son père. Il retrouve Peter, son ami d’enfance, mais découvre qu’il est atteint de la même maladie génétique que son père, et cherche désespérément un remède.

Sa transformation en Bouffon Vert est précipitée dans le film, mais joue un rôle central dans le drame final. Son apparence grotesque, sa douleur et sa trahison mènent à la chute de Gwen, et scellent le destin de cette version de Peter Parker.


🧬 Le mystère des parents de Peter

The Amazing Spider-Man 2 consacre plusieurs scènes à l’enquête de Peter sur ses parents disparus. Il découvre que Richard Parker avait conçu les araignées génétiquement modifiées uniquement compatibles avec son propre ADN, expliquant ainsi pourquoi seul Peter a survécu à la piqûre.

Ce fil narratif ajoute de la complexité au mythe de Spider-Man, en faisant de Peter un « élu », et non un héros « ordinaire ». Cette idée divise les fans, certains y voyant un affaiblissement du message universel de Spider-Man.


đź’Ą Un final tragique et courageux

Le film se conclut sur un choc émotionnel rarement vu dans un blockbuster grand public :

La mort de Gwen Stacy, dans l’horloge de la tour, une chute fatale que Spider-Man ne parvient pas à stopper à temps.

Cette scène, visuellement inspirée des comics (The Night Gwen Stacy Died, 1973), est un moment déchirant. Peter sombre dans la dépression, se retire de son rôle de Spider-Man, avant de renaître en assistant à une scène d’espoir avec un petit garçon habillé en super-héros.

Le film ose clore sur la perte, le deuil et la solitude, ce qui en fait une conclusion puissante — mĂŞme si elle devait ĂŞtre suivie par d’autres films.


🎞️ Esthétique, musique et mise en scène

Marc Webb signe un film visuellement spectaculaire, porté par une photographie colorée, des effets numériques très fluides, et une bande originale signée Hans Zimmer (avec Pharrell Williams et Johnny Marr). Le thème d’Electro, en particulier, est expérimental et immersif, à base de sons pulsés et de voix intérieures.

Les scènes d’action sont rapides, lisibles et intenses. On sent une envie de pousser le spectaculaire, tout en gardant un attachement profond aux émotions des personnages.


📉 Accueil et conséquences

The Amazing Spider-Man 2 réalise un box-office honorable avec 709 millions de dollars dans le monde, mais en deçà des attentes du studio.

Les critiques sont partagées :

  • Points positifs : la romance, les visuels, Garfield/Stone, le ton Ă©motionnel.

  • Points nĂ©gatifs : trop d’antagonistes, intrigue surchargĂ©e, teasing excessif de futurs films.

Sony annule ensuite The Amazing Spider-Man 3 et le projet Sinister Six. En 2015, un accord avec Marvel Studios permet d’introduire une nouvelle version de Spider-Man dans le MCU, interprétée par Tom Holland.


🔚 Une saga avortée, mais marquante

Malgré ses défauts, The Amazing Spider-Man 2 reste un film riche, sincère, et bouleversant. Il propose un Spider-Man profondément humain, un amour inoubliable avec Gwen, et une conclusion poignante.

Aujourd’hui, beaucoup de fans redécouvrent ce film avec plus d’indulgence et d’émotion, saluant sa beauté visuelle, sa musique puissante et son cœur déchiré.

Et comme le prouvera le retour d’Andrew Garfield dans No Way Home (2021), ce Spider-Man a encore beaucoup à offrir… même après la fin.