đŸ•·ïž The Amazing Spider-Man (2012) – Un reboot entre modernitĂ©, romance et quĂȘte d’identitĂ©

The Amazing Spider-Man (2012)

Nouvelle ùre, nouveau Peter Parker
 et de nouveaux enjeux

En 2012, Sony Pictures prend un pari risqué : rebooter la franchise Spider-Man à peine cinq ans aprÚs la fin de la trilogie de Sam Raimi. Le public est surpris, les fans sceptiques. Mais le studio souhaite moderniser la franchise, surfer sur la vague du réalisme initiée par The Dark Knight, et poser de nouvelles bases pour un univers étendu.

C’est ainsi qu’est lancĂ© The Amazing Spider-Man, rĂ©alisĂ© par Marc Webb, connu pour le film romantique 500 jours ensemble. Un choix audacieux, qui donne au film une orientation plus intimiste et Ă©motionnelle, tout en gardant une dynamique d’action moderne. Avec Andrew Garfield dans le rĂŽle de Peter Parker et Emma Stone dans celui de Gwen Stacy, le film explore une autre facette du mythe de Spider-Man, plus adolescente, plus rebelle, et plus tourmentĂ©e.


🧬 Un reboot voulu par le studio

AprĂšs l’annulation de Spider-Man 4 (qui devait marquer le retour de Raimi et Maguire), Sony choisit de redĂ©marrer la saga Ă  zĂ©ro. Le film se veut plus rĂ©aliste, plus ancrĂ© dans le monde moderne, avec une approche diffĂ©rente des origines du hĂ©ros.

Le studio souhaite Ă©galement se rapprocher d’un public adolescent en rendant Peter plus contemporain : skateboarder, maladroit mais cool, vivant Ă  l’ùre des rĂ©seaux sociaux et des grandes entreprises pharmaceutiques. Le rĂ©cit de ses origines est donc modifiĂ©, sans pour autant trahir l’essence du personnage.


👩 Andrew Garfield : un Peter Parker plus nerveux et vulnĂ©rable

Andrew Garfield offre une interprĂ©tation plus moderne et Ă©motionnelle de Peter Parker. LĂ  oĂč Tobey Maguire incarnait la timiditĂ© et la retenue, Garfield insuffle Ă  son Peter une Ă©nergie plus brute, plus nerveuse.
C’est un adolescent intelligent mais marginal, qui vit mal le monde qui l’entoure : la disparition de ses parents, son isolement, le harcĂšlement Ă  l’école, et l’absence de repĂšres stables.

Il n’est pas un loser comme dans les comics classiques, mais plutĂŽt un jeune homme en colĂšre, curieux, plein d’idĂ©es, mais dĂ©boussolĂ©. L’évolution vers Spider-Man est pour lui une maniĂšre de canaliser ses blessures, et non un simple accident de destin.


đŸ•žïž Une version alternative de l’origine de Spider-Man

Le film réinvente légÚrement les origines du héros :

  • Peter dĂ©couvre que ses parents (Richard et Mary Parker) Ă©taient des scientifiques impliquĂ©s dans des recherches secrĂštes chez Oscorp.

  • Alors qu’il enquĂȘte sur leurs travaux, il se rend dans les laboratoires d’Oscorp oĂč il est mordu par une araignĂ©e gĂ©nĂ©tiquement modifiĂ©e.

  • Il dĂ©veloppe des pouvoirs, construit ses lance-toiles mĂ©caniques (comme dans les comics originaux) et commence Ă  patrouiller dans les rues de New York.

  • AprĂšs avoir laissĂ© un voleur s’échapper, celui-ci tue son oncle Ben. Peter comprend alors que ses pouvoirs doivent ĂȘtre mis au service du bien.

Le film met Ă©galement l’accent sur le mystĂšre des parents de Peter, une intrigue nouvelle, destinĂ©e Ă  crĂ©er une mythologie diffĂ©rente autour de ses origines.


đŸ§Ș Le LĂ©zard : un mĂ©chant classique rĂ©inventĂ©

Le grand antagoniste du film est le Dr. Curt Connors, ancien collĂšgue de Richard Parker, jouĂ© par Rhys Ifans. Connors, scientifique brillant mais amputĂ© d’un bras, cherche Ă  rĂ©gĂ©nĂ©rer les membres humains Ă  partir de l’ADN de lĂ©zard.

Sa transformation en LĂ©zard gĂ©ant, aprĂšs s’ĂȘtre injectĂ© son propre sĂ©rum, le rend violent et irrationnel. Il devient un vilain tragique, persuadĂ© d’agir pour le bien de l’humanitĂ© en transformant tous les humains en crĂ©atures Ă©voluĂ©es.

Son combat avec Spider-Man est Ă  la fois physique et moral. Il reprĂ©sente la science dĂ©viante, un thĂšme cher Ă  l’univers de Spider-Man. Le design du personnage divise, mais sa prĂ©sence donne au film un enjeu scientifique et personnel fort.


💔 Une romance crĂ©dible avec Gwen Stacy

Emma Stone incarne Gwen Stacy, camarade de classe de Peter et stagiaire chez Oscorp. Leur relation est l’un des points forts du film : rĂ©aliste, naturelle, pleine d’alchimie.

Contrairement Ă  Mary Jane dans la trilogie prĂ©cĂ©dente, Gwen n’est ni passive ni victime. Elle est brillante, courageuse, et participe activement Ă  l’enquĂȘte sur le LĂ©zard. Leur relation Ă©volue progressivement, et Peter, malgrĂ© son identitĂ© secrĂšte, finit par se confier Ă  elle, ce qui crĂ©e une tension dramatique lorsque son pĂšre (le capitaine Stacy) s’en mĂȘle.


đŸ•¶ïž Le Capitaine George Stacy : figure d’autoritĂ©

Le pĂšre de Gwen, le capitaine Stacy (jouĂ© par Denis Leary), reprĂ©sente l’autoritĂ© policiĂšre et l’antagonisme indirect de Spider-Man. Il le considĂšre comme un justicier incontrĂŽlable et dangereux, mĂȘme s’il reconnaĂźt ses bonnes intentions.

Sa mort Ă  la fin du film, en protĂ©geant les civils, marque profondĂ©ment Peter, qui promet de protĂ©ger Gwen
 en l’éloignant de sa vie de hĂ©ros. Cette promesse, douloureuse, renforce la complexitĂ© Ă©motionnelle du personnage et prĂ©pare le terrain pour la suite.


đŸŽžïž Style visuel et mise en scĂšne

Marc Webb propose une mise en scÚne plus réaliste et intimiste que celle de Raimi. La caméra se rapproche des personnages, notamment dans les scÚnes entre Peter et Gwen, qui semblent presque improvisées. Le style est moins théùtral, plus « indé », avec une bande-son contemporaine et un visuel plus « urbain ».

Les scùnes d’action sont efficaces, surtout celles en hauteur, et le film offre de belles perspectives à la premiùre personne, comme si l’on voyait à travers les yeux de Spider-Man.


📈 RĂ©ception et impact

The Amazing Spider-Man reçoit un accueil globalement positif, sans atteindre l’unanimitĂ©.

  • Il rapporte 758 millions de dollars au box-office mondial.

  • Les critiques saluent l’alchimie entre Garfield et Stone, le ton plus rĂ©aliste, et les effets visuels rĂ©ussis.

  • D’autres regrettent le reboot trop rapide, certaines incohĂ©rences de scĂ©nario, ou la comparaison inĂ©vitable avec les films de Raimi.

MalgrĂ© cela, le film parvient Ă  sĂ©duire une nouvelle gĂ©nĂ©ration et Ă  poser les bases d’un univers plus Ă©tendu.


🔚 Une version diffĂ©rente, pas moins lĂ©gitime

The Amazing Spider-Man n’est ni une redite ni un simple reboot. C’est une rĂ©interprĂ©tation du mythe, avec un ton propre, un hĂ©ros plus vulnĂ©rable, et une romance plus authentique. Andrew Garfield y incarne un Spider-Man imparfait, jeune et en construction, Ă  la fois proche de ses Ă©motions et en quĂȘte de justice.

Malgré des défauts, ce premier film réussit à moderniser Spider-Man pour les années 2010, tout en respectant ses valeurs essentielles.